lundi 23 avril 2012

Les grands principes (Partie IV)



4e Partie : Le mouvement et la bonne période


Maria Montessori considère que la relation de dépendance entre le développement de la psyché de l'enfant et l’interaction libre avec son environnement est une réalisation naturelle de son mental et de son physique. L'éducation occidentale a été influencée par les pensées de Descartes considérant 2 Hommes différents : l'un intellectuel et l'autre physique. Au contraire, le développement total des facultés psychiques n'est pas possible sans activité physique. Mental et mouvement doivent être connectés.

Que ce soit pour la saisie d'objet, la station debout, la marche, l'apprentissage de sa langue maternelle, on voit bien que c'est l'enfant qui se construit par lui-même. Il n'a pas de professeur qui lui enseigne son premier mot, l'enfant ne va pas à l'école... L'enfant est son propre professeur.
Dès lors, comment imposer à un enfant de 6 ans, dont le langage s'est construit et affiner lors de ses premières années de vie, l'enseignement du langage (grammaire, conjugaison) au moment où son apprentissage oral est terminé? Son intérêt est passé. Et, par lui-même, il a déjà appris. Qui ne ressentirait pas un sentiment d'infériorité de devoir, des années plus tard repasser par-là? Cette réflexion a conduit la doctoresse a envisager l'apprentissage en terme de temps. L'enfant passe par des périodes où apparaît une sensibilité envers un apprentissage : le langage, la marche, l'ordre... Il est facile d'apprendre pour un enfant quand il y est sensible. Ensuite, il sera toujours possible mais la difficulté sera grande, tel un adulte et une langue étrangère alors que l'on sait désormais qu'un enfant avant 5 ans peut apprend de nombreuses langues en plus de sa langue maternelle SANS difficulté. Tous les enfants passent par les mêmes périodes sensibles et ce, aux mêmes âges, environ. Pour en savoir plus sur les périodes sensibles suivez ce lien.

La première année de vie de l'enfant est une sorte de collecte : "l'enfant a faim" et se nourrit de tout dans son environnement et de façon non consciente. Les premières années sont importantes pour toute la vie (dommage que nous ne nous en rappelions pas) et appartiennent à la première période. Maria Montessori reconnaît 4 grandes périodes.



De 0 à 6 ans : "Cette période montre des différences notables, mais durant toute sa longueur le type de pensée reste le même." Cette période est subdivisée en 2. Jusqu'à 3 ans, "l'enfant montre un type de mentalité qui n'est pas approchable par l'adulte, sur laquelle l'adulte ne peut exercer d'influence directe et effectivement, il n'existe pas d'école pour cet âge". A partir de 3 ans," la mentalité reste la même, mais l'adulte peut l'approcher d'une certaine manière". Cette période est caractérisée par de grandes transformations et à 6 ans, l'enfant est jugé "assez intelligent pour être admis à l'école."

De 6 à 12 ans : l'enfant continue à grandir mais cette fois sans d'aussi importantes transformations (bien que les dents de laits cèdent leur place). Le calme et la sérénité, la force et la bonne santé sont les maîtres mots de cette période. 


De 12 à 18 ans : d'importantes transformations ont à nouveau lieu, et de telle façon, que celle-ci rappelle indubitablement la première, en se divisant également. De 12 à 15 ans, l'enfant recherche la sécurité. A 18 ans, la maturité est atteinte, l'homme est considéré comme pleinement développé. Il ne subira plus de transformation, de croissance mais va commencer à vieillir.

De 18 à 24 ans : l'homme passe à une autre mentalité.

Ces différentes périodes sont comme une nouvelle naissance. A chaque fois, une nouvelle personne apparaît. Elle arrive au monde et "par un travail mystérieux, petit à petit, devient une personne adaptée en son temps. Qui sommes-nous alors pour être leurs éducateurs, nous qui vivons sur un autre plan?" L'éducation, pour Maria Montessori, doit être "une aide au développement de la vie de l'enfant" en lui fournissant un environnement et une liberté d'expérimenter. Il est très important de se rappeler de l'importance des premières années, que l'intelligence de l'enfant est cachée à nos yeux et qu'il possède une grande sensibilité. L'enfant est facilement choqué à la moindre violence qui lui est faite à lui, mais aussi aux autres. 

Pour la première fois, dans l'Histoire, l'enfant n'est plus considéré uniquement comme un être en devenir, mais comme un être humain à part entière. Une éducation nouvelle, prenant en compte tous les éléments de cette vision, et appliquée universellement conduirait, selon Maria Montessori, à la paix de l'humanité.




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